GARDIENNE DE NUIT AUX PHARES DE L’ILE VIERGE A PLOUGUERNEAU

Les phares font partie de ma vie de bretonne. Ils ponctuent mes balades, éclairent certaines de mes routes et portent mon imagination vers d’autres époques, celles de leur construction, de leur allumage, de leur apparition sur les cartes marines… et vers le jour où les gardiens ont fermé définitivement les portes de leur logement de fonction. J’ai visité le phare de l’île Vierge pour la première fois en août 2010, quelques semaines avant que les gardiens ne quittent l’île pour toujours. 13 ans plus tard, en cette très belle journée ensoleillée de juillet, nous sommes 4 à rejoindre l’île pour 24 heures. 

LA TRAVERSÉE vers l’île vierge

Départ en matinée de la pointe du Castel Ac’h. Les 10 minutes de traversée nous en offrent plein la vue : eau turquoise transparente, rochers à fleur d’eau, bateaux de pêche en activité, mouettes et goélands se laissant glisser dans l’air et les 2 phares de l’île qui grandissent au fur et à mesure que l’on s’en approche.

Une fois débarqués, après avoir rangé les victuailles et choisi nos chambres, nous démarrons l’ascension du plus haut phare d’Europe.

Ile Vierge en vue © Patricia Hamon
Ile Vierge en vue © Patricia Hamon

la visite guidée du phare

Tout là-haut, la guide nous attend pour nous raconter l’histoire du phare. La vue est splendide. Tour à tour, notre regard porte sur la frange littorale, l’entrée de l’aber Wrac’h, l’horizon marin et à l’aplomb le petit phare au pied duquel se trouve notre écogîte.

Une fois redescendus, nous visitons l’écogîte. Nous sommes, tous les 4, sensibles à ses explications sur la dimension écoresponsable du gîte qui est alimenté par l’énergie solaire et éolienne.

L’heure est venue pour la guide de repartir, car les horaires de marée aujourd’hui ne permettent pas aux bateaux de pouvoir accoster avant le lendemain matin. Nous voilà donc seuls au monde !

Visite guidée du plus haut phare d'Europe © Patricia Hamon
Visite guidée du plus haut phare d'Europe © Patricia Hamon

le plaisir du temps suspendu

Après un déjeuner tardif sous forme de pique-nique sur la pelouse rebondie, chacun vaque : sieste pour certain, lecture pour d’autres de livres du gîte, photos pour d’autres encore, montée en haut du petit phare ensemble, en solo ou en duo… Un peu plus tard, on se retrouve pour une dégustation de bernics que j’improvise sur la grève. Florence et Clémence se laissent tenter facilement. L’alsacien Bertrand est plus dubitatif, mais en mange un du bout des lèvres, qu’il apprécie finalement.

On retourne, tous les 4, pour la nième fois avec plaisir en haut du petit phare qui surplombe notre gite. Cette fois-ci, c’est l’heure de l’apéro. On se retrouve donc à trinquer à 30 mètres du sol dans la coupole du phare avec cet exceptionnel paysage à perte de vue et le soleil qui commence légèrement à décliner. Comme les gardiens, on observe. Mais on rêve aussi en voyant les bateaux passer, on échange sur notre nuit à venir. Va-t-on entendre des bruits particuliers ? Vais-je bien dormir dans le lit clos ? (les autres, peut-être moins aventureux que moi, ont préféré les lits « classiques »)

lumieres de nuit, LUMIERES DE JOUR

Après le diner, le moment tant attendu arrive : celui de l’allumage du phare. Un moment d’émotion. Nous sortons et prenons un maximum de recul pour mieux apprécier le faisceau lumineux et voir la lentille. Je compte 1,2,3,4,5 top. C’est un feu à éclat blanc toutes les 5 secondes. Sa lumière porte à 43 kilomètres à la ronde. C’est beau, c’est magique. Les autres feux et phares s’allument autour de nous. Place au spectacle maritime.

Le lendemain matin, Bertrand et moi profitons des premières lumières. C’est si paisible de sortir de « notre citadelle de pierre » et d’observer à la ronde, les oiseaux, les bateaux qui sortent en mer, la terre ferme encore distante de nous pour quelques heures.

9h30, le bateau vient nous chercher. Nous repartons de l’île heureux et conscients d’avoir vécu un moment d’exception. Nous sommes parmi les 800 à 1.000 chanceux qui dorment dans l’écogîte chaque année. Alors, à votre tour maintenant !

Infos pratiques :

  • Réservez votre séjour
  • Si vous ne souhaitez pas cuisiner, optez comme nous, pour une réservation de paniers repas et petits-déjeuners dans l’un des restaurants de Plouguerneau ou de Landéda.
  • Au moment de la répartition dans les chambres et les lits, plongez dans le lit clos et fermez la porte. Une vraie cabane où j’ai très bien dormi !  
  • Profitez de la coupole du petit phare à divers  moments de voter séjour. A chaque fois, les ambiances sont différentes.
  • L’île est la propriété du Conservatoire du Littoral. De février à juillet,une partie de l’île est inaccessible du fait de la période de nidification des goélands et huitriers pies.
Coupole du petit phare de l'ile Vierge © Sophie Butler
Coupole du petit phare de l'ile Vierge © Sophie Butler
Lit clos de l'écogîte de l'île Vierge © Patricia Hamon
Lit clos de l'écogîte de l'île Vierge © Patricia Hamon
Allumage du phare de l'île Vierge © Patricia Hamon
Allumage du phare de l'île Vierge © Patricia Hamon
Patricia

Patricia

Juillet 2023